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29/07/2014

Une Jour une Fille : Mlle C, bipolaire!

Bonjour à toutes, le but de cette interview n’est pas de parler du trouble bipolaire en lui-même, vous trouverez de très bonnes définitions simples sur le net.

L’objectif de cet entretien est de faire parler Mlle C afin qu’elle exprime ce qu’elle ressent.

Simplement !

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Bonjour Mlle C

 

Bonjour Marie

 

Pourquoi as-tu eu envie de cette interview ?

 

Parce que il y a encore trop de méconnaissance et d’incompréhension au sujet des bipolaires et que j’ai envie de m’ouvrir sur mes souffrances, mes doutes et mes espoirs.

 

Comment ressens-tu cette incompréhension ?

 

Assez mal. Du côté des « malades » on nous range dans des catégories psychiatriques qui ne sont pas toujours faciles à assumer surtout lorsque l’on entend que l’on ne guérira jamais.

 

Du côté des « Proches » il y a des tas d’ouvrages et d’articles qui traitent de la douleur et de la difficulté qu’ils ont à vivre avec nous…..

 

Et enfin auprès des personnes comme vous, une envie d’exprimer ce que l’on peut ressentir et peut-être expliquer que notre vie serait plus douce avec un peu plus d’écoute et de compassion.

 

Pourquoi ?

 

C’est très culpabilisant d’être bipolaire, on pense très souvent que l’on est un poids, un boulet, une souffrance pour sa famille, ses proches et ses amis.

 

C’est peut-être une des raisons pour lesquelles un grand nombre d’entre nous reste seules.

 

Il y a beaucoup de niveaux différents dans la bipolarité et nous ne vivons pas tous de la même manière. Certains d’entre nous passent par des phases maniaques et de dépressions qui les obligent à être hospitalisés et/ou à prendre des traitements lourds à forts effets secondaires (très durs à assumer notamment la forte prise de poids).

 

Mais d’autres non. Ils vivent avec leur douleur, leur solitude, leur inquiétude, leurs phases où ils se réveillent et la journée va être belle et d’autres jours où ils ne peuvent pas se lever car ils se demandent comment ils vont pouvoir vivre jusqu’au soir !

 

Pourtant la bipolarité est à la mode ?

 

Oui, on a ouvert un grand sac et jeté dedans tout ce que l’on ne savait pas trop diagnostiquer en mettant l’étiquette bipolaire.

 

Avec tes mots et ton ressenti comment expliquerais-tu cette maladie ?

 

J’essaie de plus en plus de ne pas parler de maladie mais de trouble, c’est tellement difficile de se dire que l’on ne guérira pas, même si les traitements peuvent nous faire aller mieux.

 

Un jour, j’ai exposé cette théorie à mon médecin qui m’a regardée avec un petit sourire et m’a écoutée jusqu’au bout.

 

Pour moi, chaque être humain possède dans son cerveau un régulateur émotionnel comme une petite molette qui se déclenche automatiquement pour réguler les émotions entrantes. Ainsi, elles sont « lissées » qu’elles soient hautes ou basses.

 

Chez nous, ce régulateur n’existe pas et chaque émotion entrante est décuplée donc le haut est TRES haut et le bas TRES bas.

 

Quelle a été la réaction de ton médecin ?

 

Elle m’a dit que jamais personne ne lui avait présenté les choses sous cet aspect mais qu’il n’était pas dénué d’intérêt même s’il ne revêtait aucun aspect scientifique ;-)

 

Comment peut-on vous aider ?

 

En nous écoutant, en ne prenant pas la poudre d’escampette par peur ou méconnaissance ; en ne nous jugeant pas ; en étant là, avec votre amour, votre amitié. Une poignée de main, un mot rassurant, un geste d’affection, font que notre vie peut être un peu plus douce. Je crois profondément aux vertus de l’amitié.

 

Comment envisages-tu l’avenir ?

 

En ce moment assez sereinement car je suis dans une phase de « mieux ». J’évolue énormément dans ma perception du trouble mais j’ai la chance de ne pas faire partie des cas les plus difficiles.

 

J’essaie surtout de ne pas me culpabiliser. Il y a des jours plus difficiles que d’autres. …

Je travaille aussi sur moi par des techniques parallèles comme le magnétisme et la gestion énergétique qui sont de vrais appuis.

 

Le chimique ne règle pas tout, même s’il est souvent nécessaire. Il y a des activités et thérapies parallèles qui peuvent aider au quotidien, encore faut-il avoir la force d’y participer !

 

Ton mot de la fin ?

 

Il n’y en a pas… je pourrais écrire des pages et des pages.

J’ai juste envie de dire aux bipolaires : ne cherchez pas loin, cherchez profond ;-) vous avez souvent des sens plus aiguisés, des talents plus prononcés mais vous ne les connaissez pas.

Ne cherchez pas à devenir « normaux » mais trouvez VOTRE normalité, celle qui vous apportera petit bonheur après petit bonheur et vous aidera à construire une vie plus heureuse.

N’ayez pas peur de dire à vos proches quand ça ne va pas, un geste d’affection ou d’amitié peut être très apaisant.

Et puis qui sait, nous sommes peut-être « juste » différents ;-)

 

Marie Margot

17:06 Publié dans Humeur, Un jour une fille | Commentaires (2)

Commentaires

Marie m'avait permis de m'exprimer sur ce blog et aujourd'hui plus que jamais j'ai envie de dire mon désarroi et mon indignation pour la stigmatisation faite par des media bas de gamme et hauts en audience. Parlez de ce que vous connaissez messieurs les "experts" et ne portez pas de jugements sur des troubles auxquels vous ne comprenez rien.
Avez-vous conscience de la portée de vos propos ?
La parole est d'argent et le silence est d'or alors laissez la parole aux spécialistes, même si cela vous rendra moins riches. Des vies ont été brisées, et d'autres sont en jeu…

Écrit par : Melle C | 01/04/2015

Bonjour Mademoiselle C., bonjour Marie,

Écrivain public-biographe, j'ai travaillé, à sa demande, avec un monsieur souffrant de bipolarité qui souhaitait témoigner de sa vie.
Une fois la confiance instaurée, ce fut un long chemin à deux avec des hauts et des bas, des tensions (je reconnais bien l'image du régulateur émotionnel, et aussi cette solitude si difficile à supporter) mais que de beaux moments de partage...
Je ne suis pas psychologue, j'ai agi comme je le ressentais, j'avoue avoir parfois été tentée de baisser les bras, mais il y avait une confiance, un respect et une franchise mutuels, une volonté telle que nous sommes arrivés au bout de notre travail en criant victoire!
Quand nous nous sommes quittés, ce monsieur m'a dit merci. Peut-être mais moi aussi, je suis partie enrichie de notre belle rencontre.
Voilà, je voulais juste partager cette expérience avec vous tout simplement.

Écrit par : Clauzel | 07/04/2015

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